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Rotorua, histoire maori

Photo du rédacteur: Montfort de FOUCAULDMontfort de FOUCAULD

Capitale culturelle de la Nouvelle-Zélande, de nombreux événements liés à la culture maori ont lieu tout au long de l’année à Rotorua. Ce qui fut pour moi l’occasion parfaite d’apprendre la langue, l’histoire, ainsi que les enjeux que la cohabitation entre deux peuples implique au sein d’une même terre.


Depuis les colonisations, la culture indigène maori fut peu à peu écrasée par l’influence et la population venant de la couronne d’Angleterre. Si bien que le 20ème siècle connut de fortes répressions se traduisant par la conversion de places sacrées en lieux touristiques, battre les enfants parlant maori à l’école, ou encore proscrire dans les espaces publics les signes forts d’appartenance à ce peuple pourtant autochtone. Mais, au fil du temps se fit dans le pays une volonté de reconstruire les racines qui se perdaient. 1987 marqua une officialisation de cette ambition en admettant Te Reo Māori (le language) comme langue officielle au même titre que l’anglais. Dans le même temps, les écoles se lançaient dans l’enseignement de Te tikanga Māori (la culture), à travers les danses traditionnelles (Haka), l’histoire et les légendes (Maui et la formation de la Nouvelle-Zélande) ainsi que différentes célébrations dans l’année (Matariki, le nouvel An). Aujourd’hui, beaucoup se félicitent de ce retour réussi à l’essence qui fait en partie la popularité de la Nouvelle-Zélande sur la scène internationale. D'autres y voient plutôt l'affirmation subversive d'une culture qui appartient désormais à l'histoire, car ne représente réellement quelques 17% de la population de l'île. On critique alors les régimes spéciaux et les aides fournies par le gouvernement à certaines iwis (tribus), accordant aux Maoris des privilèges auxquels les autres n'ont pas droit. Le problème est que les familles maoris sont souvent les plus pauvres, et le taux de chômage est presqu'aussi élevé que leur consommation en drogue et alcool. Ces mesures de « sauvegarde de la culture » les enferme dans ce cercle vicieux où ils n'ont finalement pas besoin de travailler pour vivre à peu près convenablement. La question est donc, est-ce que la résurrection culturelle maori est une priorité sur le deficit économique qu'elle engendre ?


Pour être très honnête, j'en ai aucune idée, mais je ne suis pas venu en Nouvelle-Zélande pour y répondre ! Il n'en reste pas moins que c'est effectivement une culture magnifique, et pour laquelle je ne regrette pas mon immersion. Mon temps à Rotorua fut rythmé par différents événements où se manifestaient particulièrement l'empreinte maori. Que ce soit par des repas (le hangi est une sorte de cuisson à l'étouffée), des chants et des danses, ou même des séries de discours complètement en langue maori. J'ai également été accueilli pendant quelque jours par Rosa, dans les faubourgs de Rotorua. Très fière de son appartenance à ce peuple de guerriers, elle arbore sur le menton le traditionnel Tā Moko, tatouage rappelant ses ancêtres. J'ai pu apprendre avec elle les bases de Te Reo Māori, jusqu'à être capable de tenir une conversation simple et de comprendre quelques paroles de chansons. Si ce nouvel acquis me sera inutile de retour en France, il a été un avantage précieux lorsque je visitais certaines familles maori qui parlent très peu anglais ! Mes excursions deux fois par semaine dans les maisons de retraite de la ville me permirent également de rencontrer quelques anciens, ravis de trouver en moi une oreille attentive à leurs aventures. J'aimais assez en apprendre toujours sur ces histoires et traditions venant de l'autre bout du monde. Je me sentais honoré de cette transmission, et pourtant parfois gêné des secrets de tribus dont j'avais la connaissance.


Pour exprimer leur gratitude, ils m'ont offert quelque jours avant mon départ un tiki. C'est une pierre appelée Pounamu qui se porte autour du cou, et dont les différentes formes revêtent certaines significations. De la famille de jade, on ne la trouve que dans le sud de la Nouvelle-Zélande, autour de la rivière d'Arahura. Elle a pendant longtemps constitué la majorité des armes et matériaux durs employés par les Maoris, et est maintenant devenu un symbole fort dans la reconnaissance de l'histoire ancestrale. Le mien porte le nom de Toki poutangata, il était porté par les chefs comme pour signifier la force d'âme et la paix. Il est également associé aux vertus de courage et de persévérance, ainsi qu'à la mémoire dans son travail d'allier le passé et le présent. Je vois ce cadeau comme l'accomplissement d'une mission que je me suis confié, celle d'une immersion concrète et profonde au sein d'un peuple alors que tout semble me séparer de lui.



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