top of page

Le dernier quart de l’aventure

Photo du rédacteur: Montfort de FOUCAULDMontfort de FOUCAULD

9 mois ont passé depuis que j'ai quitté la France. Ce matin du 20 juillet a marqué mon passage dans le dernier quart de mon aventure en Nouvelle-Zélande, pourtant je ne suis pas sûr d'être vraiment prêt à rentrer dans 3 mois. On m'a beaucoup posé la question sur la manière dont je percevais mon retour, j'ai donc pris le temps d'y penser plus amplement. Pour commencer, je me sens animé par deux tendances. D'abord le confort du voyage, la simplicité de la vie vagabonde et la curiosité d'en découvrir toujours plus engendrent une certaine peur d'un retour à un chemin plus établi. Après la découverte de ce nouveau mode de vie itinérant, dans lequel je me sens très bien, le manque de ce que j'avais toujours connu ne se fait pas vraiment ressentir. Mais dans le même temps, une partie de moi considère cette année comme une parenthèse, une étape de ma construction personnelle qui n'est pas une fin en soi. Je me sens alors également attiré par un nouveau challenge, qui est celui d'apprendre à tirer le meilleur de cette expérience au profit de futurs projets. Au fur et à mesure que mon départ de Nouvelle-Zélande se rapproche, une excitation toute neuve grandit en moi. Celle de retrouver la réalité que j'ai quitté, avec de nouveaux outils en main pour la transformer.


Mais revenons-en au voyage. Sortir de ma zone de confort a toujours été l'un de mes plus forts combats. A dominante flegmatique, mon tempérament me portait facilement à fuir l'aventure et me concentrer sur ce que je connaissais déjà, les personnes auxquelles j'étais habitué, les lieux auquels j'étais attaché. Pourtant, un trait de ma personnalité s'est révélé au fil du temps, assez important pour changer la donne : la curiosité. Qu'elle s'exprime intellectuellement ou physiquement, elle a été le moteur de mon évolution jusqu'à m'entraîner au bout de la terre, de manière excessivement littérale. Je sens aujourd'hui que cette même passion m'habite tout entier, si bien que j'ai déjà passé 9 mois sans domicile fixe, à rencontrer de nouvelles personnes chaque semaine, de nouveaux lieux, de nouvelles activités... une expérience complètement paradoxale avec tout ce que j'ai été. La curiosité n'est plus un moteur, elle est devenue carburant. La balance à trouver ici est de consommer cette curiosité sans se laisser consommer par elle. Saint Augustin évoque à ce niveau la curiosité comme une pulsion qui rend tout possible, une recherche sans critère d'utilité. Mais ce désintéressement qui n'obéirait qu'à la soif de savoir pose comme une fin en soi l'expérience de la curiosité et non son objet.


J'apprends alors à dompter cette impulsion qui m'anime afin de construire mon année en vue de quelque chose de plus grand. Je suis profondément heureux en pensant à ce que j'ai la chance de vivre ici, mais je le suis encore plus en projetant celui que je veux être avec ces nouvelles portes que j'ouvre en moi. En prenant du recul sur mes racines, je les considère maintenant de l'extérieur en comprenant davantage ce qui m'a construit et ce que je veux en faire. D'ailleurs, l'un des grands enseignements de la Nouvelle-Zélande fut pour moi la faculté d'adaptation, celle par laquelle je suis capable d'utiliser ce que je connais dans une situation que je ne connais pas. Mon excitation devient celle de découvrir quelles seront les opportunités à mon retour et les manières dont je saurai appliquer mes nouveaux enseignements. Je profite toujours autant de cette vie d'aventures et suis loin d'en être déçu, mais j'avoue avoir hâte de prendre ce grand départ qui m'attend à mon retour en France.




0 commentaire

Kommentarer


Ecrivez moi !

Je souhaite porter au coeur de ma mission vos intentions de prière, n'hésitez pas à me les envoyer !

Vous pouvez aussi m'écrire pour d'autres questions sur mon projet, ce sera une joie pour moi d'y répondre !

bottom of page