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Faire du stop, le voyage des sans-argent

Photo du rédacteur: Montfort de FOUCAULDMontfort de FOUCAULD

Le budget se présente souvent comme une contrainte au voyage. Partir en Nouvelle-Zélande était conditionné par cette question, alors j'ai décidé que je ne dépenserai que le nécessaire. Mais sans être là-bas, il m'était dur d'imaginer ce qui constituait ce nécessaire. Finalement arrivé sur place, je me suis rendu compte que je pouvais vivre pratiquement sans argent ! Ne fréquentant pas les auberges de jeunesse, mes logements sont les maisons des personnes qui m'invitent et mes repas sont ceux que je partage avec elles. N'ayant pris le bus qu'une fois en sept mois, je ne me déplace qu'en stop, ce qui a le double avantage d'économiser et de rencontrer. C'est sur cette aventure de la route que je souhaite revenir dans ces quelques lignes. Je n'avais jamais fait reposer mes voyages en France sur la gentillesse des conducteurs, ayant toujours profité des avantages du train. Je sentais pourtant que la Nouvelle-Zélande pouvait être la terre de cette découverte. Spoiler alert : j'avais raison.


Dans le top 5 des destinations les plus prisées des "backpackers", les routes néo-zélandaises sont habituées des auto stoppeurs. Mes barrières à moi étaient premièrement celle de la langue et ensuite celle de ne pas savoir juger si le gars en face n'est pas en train de me kidnapper. Recueillir des témoignages m'a permis de débloquer cette peur de l'enlèvement, et commencer à parler anglais n'a fait que confirmer ce sentiment de ne pas réussir à me faire comprendre. Malgré tout, je m'y suis mis. Plus par nécessité que par plaisir d'ailleurs. Et puis j'ai aimé l'expérience ! Donc j'ai continué, jusqu'à réaliser que cela devenait un moyen privilégié de rencontrer du monde. Plusieurs fois, certaines personnes qui s'arrêtaient simplement sur le bord de la route pour un auto stoppeur devenait part entière de mon aventure, en m'accueillant pour un repas, une nuit, une semaine.


Un jour que je voulais explorer la péninsule des Coromandel, je me poste sur le bord de la route et une vieille Toyota décolorée s’arrête. Jazzy m’accueille avec un accent absolument indiscernable. Il fait certainement le poids de sa caisse, et ne s’habille qu’avec des vêtements floqués All Blacks. Au programme de cette heure de voyage : pourquoi il a préféré ses copains à sa famille, devrais-je rester fidèle pendant mon année en NZ (il pourrait me présenter de jolies filles à ce qu’il parait), et peut-on vraiment faire de la philosophie en étant sobre. Il est tellement content de me rencontrer qu’il y voit l’obligation de trinquer sans attendre. Il m’indique deux bières à 9% dans un sac de sport à mes pieds, et tente de rouler son join à une main en me parlant de sa "médecine naturelle". Pour lui, ces boulettes de Marijuana comme des balles de golf, cultivées dans sa chambre, sont le passeport pour intégrer la vie réelle des Coromandel. Finalement, malgré les refus fermes de toucher le cône moitié brûlé qu'il agitait, je suis arrivé à destination dans un état quasi second tellement la voiture est devenue aquarium. Pour la première fois, je n'ai pas accepté une expérience locale et originale, alors que Jazzy insistait pour que je reste chez lui quelques jours.


J'ai eu plusieurs autres expériences comme celle-ci, mais ne me suis jamais senti en danger de quoi que ce soit. Depuis longtemps, je ne me pose même plus la question de faire autrement, le stop est devenu mon moyen de transport par défaut ! J'ai même réussi à convertir d'autres voyageurs de tenter l'aventure de cette manière... on y gagne en abandon et en confiance, on y perd en solitude et en dépenses. Il y a certaines régions de Nouvelle-Zélande non recommandées aux auto-stoppeurs, mais l'immense majorité de l'île est très facile à parcourir. Pour preuve, je crois n'avoir jamais attendu plus d'une vingtaine de minutes ! Et pour répondre à la question qui revient le plus souvent sur le stop : oui, tout cela fonctionne également pour une femme seule en Nouvelle-Zélande.




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