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Devenir prof de sport

Photo du rédacteur: Montfort de FOUCAULDMontfort de FOUCAULD

Anita vient à ma rencontre à la sortie de ma première messe dominicale à Rotorua, pour se présenter et m'accueillir dans leur paroisse. Anita est professeur des écoles dans l'établissement voisin de l'église : St Mary's Catholic School. Devant la force de l'opportunité, je n'hésite pas à m'annoncer en tant que volontaire, en dévoilant mon amour pour les parcs de jeux et l'animation. Je me retrouve quelques jours plus tard dans le bureau de David Macmillan, directeur de l'école, qui a voulu me recevoir. Une poignée de main et un sourire aux commissures viennent conclure nos échanges, et me voici un quart d'heure plus tard dans une classe de dessin, où les enfants apprennent la perspective.


J'ai donc été à St Mary's tous les matins pendant près de 6 semaines, et chaque jour était si différent des précédents. Les tâches que l'on m'assignait s'étendaient entre remplacer une enseignante dans sa classe et suivre un programme de maths et d'écriture, et donner un cours de natation dans la piscine de l'école. Mais ce que je préférais, c'était les longues récréations durant lesquelles j'organisais des grands jeux, pour lesquels tout le monde s'impliquait. Les enseignants aimaient tellement retrouver leurs élèves, le corps défoulé et l'esprit disponible, arborant un large sourire fendant leurs faces rougies par le jeu. Les jours où je n'organisais rien, le parc de jeux fourmillaient d'enfants, toujours plus agiles entre les barres, se suspendant comme si le sol était devenu lave. En six années de récréations deux fois par jour, ils se rendaient presque capables de performer dans l'émission Ninja Warrior !


Room 12, Mrs Waititi. Je ne les oublierai jamais ! J'ai passé beaucoup de temps dans cette classe pour supporter la maîtresse dans ses projets les plus artistiques, ses défis les plus physiques. Avoir été présent avec eux pendant si longtemps, et à travers les évaluations comme les cours de sport, m'a vraiment permis d'intégrer la vie de la classe. Ce fut pour moi la source de belles expériences. La première est celle d'être fier. Lorsqu'un enfant réalise enfin seul un exercice de mathématiques sur lequel vous avez passé des heures avec lui pour s'entraîner. Lorsqu'un enfant se découvre la capacité de traverser la longueur de la piscine en apnée, et qu'il sort la tête de l'eau en cherchant son souffle pour s'exclamer « I did it ! ». Et tellement d'autres situations... La seconde expérience est celle de la compréhension. Lorsqu'un enfant est frustré à l'idée de ne pas se savoir capable d'atteindre l'objectif donné. Lorsqu'un enfant est en colère, qu'il est triste, déçu, qu'il n'arrive pas, bloque, trouver les mots pour le rassurer et stimuler la confiance qu'il doit avoir en soi est le plus bel exercice de patience. La troisième expérience est celle d'avoir des chouchous, mais je ne donnerai pas de noms ;)


PS : Les enseignants sont les meilleurs pour organiser des pots de départ !!





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